 | 11 novembre 1967, avant la 8ème journée de CFA, le FC GUEUGNON pointe à une délicate 11ème position dans le groupe Est avec seulement une victoire et un nul. Pour la réception de Forbach (3ème au classement), Emile DANIEL décide d'intégrer deux nouveaux joueurs dans son onze de départ : Stanislas DIUBECK, arrière latéral, déjà utilisé le week-end précédent en Coupe de France, et surtout José DUCH, un ailier de 17 1/2 ans encore junior, dont la presse loue déjà les qualités de combattant.
La rencontre se termine par un score nul (0-0) mais José vient de signer ce jour là, un très long bail sous les couleurs forgeronnes.
Son arrivée à Gueugnon est étroitement liée à celle de son frère aîné Gabriel. En effet, deux ans plus tôt, la famille établie à Souvigny reçoit un jour la visite de M. BAILLET, président de la section foot, qui a eu l'occasion d'entrevoir le talent naissant du frère aîné et souhaite le voir renforcer l'attaque forgeronne.
L'accord parental est conditionné : Si vous prenez le "grand", vous prenez également le "petit".
Et voilà comment l'ancien avant-centre du FCG et futur PDG des Forges a réalisé un des meilleurs coups de recrutement de l'histoire du club.
Cette saison 1967-68, « Pito » comme on le surnomme à l’époque, n’apparaît qu’en trois occasions en CFA. Il fait ses gammes en Honneur, mais est surtout très handicapé par des problèmes de dos pour lesquels certains médecins lui conseilleront même d’abandonner le football.
Il ne joue pratiquement pas la saison suivante, et de fait, ne participe pas à l’épopée Coupe de France 69, mais revient en 1970 pour contribuer à l’accession en D2 et à la nouvelle aventure en Coupe de France (victoire contre l’AC Ajaccio et défaite en1/16 contre l'US Valenciennes).
En concurrence avec les autres ailiers, Alain DELBLOUWE, Yvan PERRIN, Noël GUENOT, Peter STROUGAR ou Georges BERNARD, ce n’est qu’à partir de la saison 1972-73, et une fois débarrassé de ses problèmes dorsaux qu’il devient un élément indiscutable du onze fanion.
Sous la houlette d'Emile DANIEL, Gabriel s'était mis en évidence avec son compère Michel DELBLOUWE en dynamitant les défenses de CFA et des premières années de la nouvelle D2 aux confins des années 60/70. Sous l’ère NOWOTARSKI, José va perpétuer la tradition familiale en formant avec son ami Antoine TRIVINO, l'un des plus formidables duos d’attaque vu à Jean-Laville et sur les terrains de D2 de l’époque. Les deux compères qui se trouvent les yeux fermés vont donner le tournis à bien des défenseurs et ravir les supporters « jaunes et bleus ». Ces espagnols d’origine auront même la joie de revêtir ensemble le maillot de l’équipe de France Amateurs.
Sa naturalisation va également lui permettre d’intégrer la promotion 75 du Bataillon de Joinville et de côtoyer quelques futurs grands du foot français : Platini, Bossis, Rouyer, Gemmrich, Pécout … puis d’être retenu plusieurs fois en équipe de France Amateurs entre 1977 et 1979. Cette « sélection » va lui permettre de participer à une tournée dans le Pacifique pendant l’été 77 puis de mener l’attaque de l’équipe de France avec son ami « Tonio » contre la Pologne, à Varsovie, en mars 79 puis lors des Jeux Méditerranéens à Split où ils ne s’inclineront qu'en finale contre la Yougoslavie. Belle satisfaction pour ses deux fils d’immigrés espagnols.
Malgré de fréquentes blessures infligées par des défenseurs agacés par ses arabesques ou des suspensions, fruits de ses fréquents démêlés avec le corps arbitral, José va enflammer pendant une décennie les travées de Jean Laville par sa grinta, ses courses répétées et ses dribbles imprévisibles.
A 34 ans, à l’issue de la saison 1983-84, en accord avec C. NOWOTARSKI, il décide de prendre du recul avec l’équipe première et de continuer d’apporter son expérience à l’équipe B qui évolue alors en D3 puis D4 (54 matchs), ce qui ne l’empêchera pas pendant encore trois saisons encore, de refaire quelques apparitions en D2, au gré des blessures ou des résultats de l’équipe.
Le 16 mai 1987, en remplaçant Alain BERNARD à la mi-temps d’un match victorieux contre Limoges à Jean-Laville, José signe sa 404éme apparition en match officiel sous les couleurs du FCG. Performance, qui avec ses 64 buts, le place tout en haut du gotha forgeron, toutes générations confondues.
L’heure de la retraite sonnée, José n’a pas pour autant coupé les liens avec son club de cœur, ni avec l’activité physique qu’il entretient par des sorties vélo ou footing. C’est un des fidèles de l’Amicale des anciens, et toujours affûté, c’est souvent lui qui donne la cadence lors des sorties marche prenant toujours un grand plaisir à relater l’actualité du Barça, son autre club fétiche. (MCH) |
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