 | Après une carrière de joueur comme ailier droit et environ 265 matchs en DI/DII à Nancy, Toulouse, au Red Star, à Strasbourg et à Lyon, puis des débuts sur le banc à Vichy en 1962, puis Martigues, Emile DANIEL arrive à GUEUGNON à l’été 1965 pour succéder à René VERNIER parti en DI à Rouen.
Dès sa première saison au sein du club forgeron, il conduit son équipe en 16e finale de la Coupe de France FCG-Toulouse à Châteauroux), ce qui n’était plus arrivé depuis 1948.
C’est un adepte de la condition physique, qui avec l’appui d’un autre expert en la matière, Jean NOLUVEAU en charge de la section athlétisme, va complètement revoir le mode de préparation des joueurs. Mais malgré sa présence sur le terrain et un jeu plutôt tourné vers l’offensive, ses premières saisons de CFA se traduisent par des résultats moyens. Passée du groupe Centre au groupe Est lors de la saison 67/68, l’équipe subit déconvenue sur déconvenue lors des matchs allers et file droit vers la relégation en Honneur. Il prend alors l’option d’abattre la carte jeunesse et retourne complètement la situation pendant les matchs retours avec une seule défaite et une remontée spectaculaire au classement.
La saison suivante, une rupture partielle du tendon d’Achille lors d’un match de préparation contre Sochaux le contraint à mettre un terme à sa carrière de joueur à 41 ans, malgré une condition physique exemplaire qui lui permettait de toujours emmener son groupe lors des séances de footing.
Le FCG retrouve le groupe Centre et sur la lancée des matchs retour dans le groupe Est, les résultats sont au rendez-vous. Sa confiance envers les jeunes est récompensée lors des saisons 68/69 puis 69/70. Avec la présence des frères DUCH, DUT, DESSOLY, G BERTHOMMIER, CHASSIN, J GUENOT, DIUBECK, DEVEMY, Y PERRIN, M DELBLOUWE puis le retour de JC BERTHOMMIER, c’est une équipe avec une très basse moyenne d’âge qui va s’illustrer en réalisant plusieurs performances en Coupe de France (Nice, Angers, Ajaccio, Valenciennes) et obtenir son billet pour le nouveau championnat Open appelé à remplacer l’ancienne 2e division.
Le club possédant à l’époque un statut amateur, Emile DANIEL occupe également un poste d’éducateur au Centre d’Apprentissage des Forges de Gueugnon ce qui lui permet d’avoir une vue encore plus aiguisée sur tous les jeunes qui évoluent déjà au sein du club et les résultats dans les différentes catégories sont remarquables.
Fidèle à sa politique il n’hésitera pas à leur donner leur chance dans le grand bain de la D2. C’est ainsi qu’on verra successivement apparaître dans le onze fanion : MAMESSIER (21 ans), DUDA (20 ans), S BERNARD (18 ans), G PERRIN (21 ans), MOTTEY (17 ans), COELHO (18 ans), A BERNARD (19 ans) et surtout CHAUSSIN (débuts le 16/10/71 à Toulouse à 18 ans) et M BERTHOMMIER (débuts le 06/01/74 contre Blénod à 20 ans), deux joueurs qui seront de toutes les belles aventures de l'ère NOWOTARSKI.
Le passage à l’échelon supérieur a toutefois nécessité une restructuration importante du club et malgré ce vivier jeunesse et ses innovations tactiques comme le hors-jeu piège copié à l’Ajax, ses 4 saisons de DII seront une succession de résultats en dents de scie. De mauvais débuts et de bons matchs retours lors des deux premières, des débuts prometteurs et des fins difficiles lors des deux suivantes, notamment en 1974 où le maintien ne sera assuré qu’au terme de la dernière journée à la faveur d’une victoire bonifiée contre Sète. La bonne tenue de son équipe en Coupe de France, malgré des défaites contre St Etienne à Roanne ou contre Rouen à Châteauroux, lui apporte quand même quelques satisfactions.
En juin 74, son contrat non reconduit, il quitte la cité des Forges en y laissant l’excellent souvenir d’un remarquable éducateur plein de bon sens et de pondération et d’un homme profondément humain. Tout une génération lui sera reconnaissante de cette période passée sous ses ordres.
Il prendra la direction de Bourges, puis de Toulouse, avant de s’occuper pendant plusieurs saisons de la réserve de Bastia. On le reverra une dernière fois à Jean-Laville en sept 81 sur le banc de Pont de Chéruy en DIII
Retiré à Boussens, dans la banlieue de Toulouse, il vivait seul depuis le décès de son épouse. Il avait gardé des contacts avec Gueugnon notamment par le biais d’Alain DELBLOUWE qu’il avait dirigé à Vichy puis rapatrié au FCG.
En voyage dans la région en 2011, Alain CHAUSSIN lui avait rendu visite à sa dernière résidence, dans le village de Boussens (Haute Garonne) et avait retrouvé une personne toujours alerte qui, à 84 ans, effectuait tous les matins une sortie de marche nordique.
En début d’année 2016, nous avons appris le décès de celui qui avait permis au FCG de reconquérir ses lettres de noblesse après une longue période de vaches maigres. (MCH)
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