 | Les supporters gueugnonnais le découvrent lors d’un match amical contre les pros de Sochaux le lundi de Pâques 1972 au Creusot. Sur recommandation de Mus KHEDALI qui l’entraine à l’US MARCIGNY, le FC GUEUGNON d’Emile DANIEL met à l’essai cet avant-centre longiligne aux cheveux dans le vent, et pendant une mi-temps on ne voit que lui avec ses courses chaloupées et perforantes.
On s’attend donc à le voir venir renforcer le secteur offensif des « jaune et bleu » à l’inter-saison, mais surprise, le FCG comptant déjà deux étrangers (STROUGAR et SÉRAFINI) dans ses rangs, les dirigeants forgerons préfèrent le voir s'aguerrir encore un peu et le laissent à disposition des voisins montcelliens. C'est donc à l'EMBBDV qu’il va évoluer durant la saison 1972-73 et empiler les buts pour finir deuxième buteur du championnat Honneur, avec un certain Gilles BERTHOMMIER en pourvoyeur de balles.
C’est donc la saison suivante que Tonio intègre les rangs forgerons. Aligné dès les premières rencontres, il se blesse à une cheville et il lui faudra attendre la seconde partie de championnat pour apparaître régulièrement en D2, Le 27 janvier 1974, tout juste jeune marié, il marque contre Arles, ses deux premiers buts à Jean-Laville. Dès lors, dans un registre d’ailier dans un premier temps puis en suppléant l’inamovible Michel DELBLOUWE blessé, au poste d’avant-centre, il va jouer un rôle important dans l’opération maintien en inscrivant 8 buts lors des matchs retour.
Avec l’arrivée de Casimir NOWOTARSKI, le poste de n°9 lui sera définitivement dévolu avec le bonheur que l’on sait. Titulaire indiscutable et rarement blessé grâce à un style de jeu tout en esquive, avec une souplesse et une vitesse d’exécution qui lui permettent d’éviter les tacles rageurs des défenseurs adverses. Au fil des saisons, il va augmenter son compteur buts pour atteindre son apogée au terme d’une fabuleuse saison 1978-79 qui le verra terminer meilleur buteur du groupe A avec 24 buts et champion de France D2 au sein d’un onze forgeron qui marque les esprits en sortant le grand St Etienne de la Coupe de France.
Avec son ami José DUCH, ils vont former un des plus formidables duos d’attaque vu sur la pelouse de Jean-Laville et sur les terrains de DII de l’époque. Les deux compères qui se trouvent les yeux fermés donnent le tournis aux défenses adverses et ravissent les supporters locaux. Complicité qui va d’ailleurs permettre à ces fils d’émigrants espagnols d’avoir l’immense joie de revêtir ensemble à plusieurs reprises le maillot de l’équipe de France Amateurs, notamment lors des Jeux Méditerranéens de Split en 1979.
Considéré comme l’un des tous meilleurs avant-centre français du moment, voire le meilleur aux yeux de certains entraineurs, Antoine attire les convoitises et se voit dès lors sollicité par les meilleurs clubs de D1.
Plutôt attendu du côté de Lyon ou de Bordeaux après le renoncement du FC GUEUGNON à évoluer à l’échelon supérieur, on est étonné de le voir continuer en D2 en signant à l’AS Cannes. Ses deux années sur les bords de La Croisette, dans une équipe où il sera souvent sevré de ballons, ne lui permettent pas de confirmer ses talents de buteurs.
Laissé libre par les dirigeants cannois, il revient en Saône et Loire, mais surprise … plus à l’Est, sous les couleurs de Cuiseaux-Louhans où alimenté par un milieu de terrain très performant, il retrouve ses instincts de buteur avec 17 buts lors de la saison 1981-82.
Nouveau rebondissement dans sa carrière la saison suivante où les inconditionnels du FCG apprennent avec ravissement le retour de leur goléador sur les bords de l’Arroux. Là, pendant deux saisons, dans un rôle d’attaquant de soutien, il va encadrer une équipe rajeunie et en profiter pour scorer à 19 reprises portant ainsi son total buts D2 à 94 unités, ce qui le consacre meilleur buteur du club sur la période 1960/2010.
Après une dernière pige de deux saisons à Bourges (D3/D2), il arrête sa carrière pour revenir donner un coup de main et marquer ses derniers buts là où tout avait commencé, à Marcigny, aux côtés de son cousin André BORREGO et de l'ex gueugnonnais Frédéric CHANDON. (nouveau club du FC Marcigny)
Mais on aura encore le plaisir de le revoir assez régulièrement quelques années plus tard dans les travées de Jean-Laville pour soutenir son fils David. Ce dernier, ramasseur de balles à l’époque où le papa faisait trembler les filets a intégré le centre de formation du club en 1989 avant de faire partie de l’équipe de l’accession en D1 en 1995, puis d'apparaître en quinze occasions au plus haut niveau.
Dans l’esprit de tous supporters « jaune et bleu » Tonio restera à jamais le « goléador forgeron », le buteur des années bénies de la fin des années 70, celles des barrages et du titre D2.
Établi depuis plusieurs années à Montauban où David a entraîné le club local, Antoine va malheureusement vivre un drame familial pendant l’été 2017 avec la disparition tragique de son plus jeune fils Maxence.
(MCH-màj 01/11/2019)
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