RSS
 
Sélectionner un autre match dans la liste

1947 : Le FC GUEUGNON champion de France Amateur

Extraits du "Livre d'Or FC GUEUGNON" 1940-1980 (M.CHAUSSIN)

LA SAISON 1946/47 EN HONNEUR DE BOURGOGNE :

C'est le 23 février 1947, en infligeant un net 3-0 au FC Chalon sur la pelouse de Jean Laville, que le FC Gueugnon prend une option définitive sur le titre de champion de Bourgogne. Jusqu'alors, les chalonnais, seuls vainqueurs des forgerons dans le championnat, pouvaient encore postuler au titre.

Par la suite, la brillante façon et la netteté avec laquelle les poulains de PERPERE survolèrent les deux manches de la finale Bourgogne/Franche Comté face à DÔLE (5-2;5-3) laissaient entrevoir de belles perspectives pour la suite des événements, à savoir la poule finale du championnat de France. 

LA POULE FINALE :

Cette poule finale regroupe les 14 vainqueurs des championnats de ligue, répartis en deux groupes de sept. Chaque équipe devant jouer trois matchs à domicile, trois à l'extérieur et le dernier sur terrain neutre; les vainqueurs des deux groupes disputeront la finale.

Le FC Gueugnon débute victorieusement sur sa pelouse, le 20 avril contre La Ciotat (3-1) puis va s'imposer à Montluçon (2-1). La troisième journée voit les forgerons prendre seuls la tête du groupe B suite à leur succès, à domicile, sur l'autre leader Merlebach (2-1). Lors de leur dernière confrontation à Jean Laville, les équipiers d'André CHURLET ne peuvent prendre en défaut le champion d'Alsace Mulhouse, et doivent se contenter d'un résultat nul (0-0).

C'est à Reims, face aux réserves professionnelles et … à un arbitrage partial que le FC Gueugnon subit sa première défaite et perd la première place. Mais, heureuse surprise ! Ce qu'ils n'ont pu obtenir sur le terrain, les forgerons l'obtiennent sur "tapis vert" : les rémois ayant aligné un joueur non qualifié, les deux points de la victoire retournent dans l'escarcelle du FCG. Le déplacement d'Annecy, et un match acharné sanctionné par un score de parité, permet aux bourguignons de reprendre la tête du groupe. Une victoire sur Le Vésinet, lors de son ultime match, ferait du FC Gueugnon un finaliste probable dans l'attente des autres résultats.

Deux buts du junior Edmond CHURLET concrétisent les ambitions gueugnonnaises (2-0). Ne reste plus qu'à attendre le résultat du FC Mulhouse; Seul un carton des alsaciens sur la pelouse de La Ciotat pourrait inverser l'ordre des choses. Il n'en sera rien, ce match se termine sur un score nul (2-2) et le rêve devient réalité … le FC Gueugnon jouera la finale du championnat contre le prestigieux Arago d'ORLEANS, entrainé par l'ex international Jules Vandooren, qui s'est qualifié au goal avérage aux dépens de Niort et Cazères.

LA FINALE : à Tours, le 15 juin 1947.

Une heure avant le coup d'envoi, le coquet stade vélodrome de Tours est déjà abondamment garni par quelques six mille spectateurs venus de toute la Touraine. Environ deux cent supporters ont fait le voyage depuis Gueugnon, tandis qu'aux quatre coins du stade, fleurissent de nombreux fanions aux couleurs de l'Arago. Parmi les personnalités, on note la présence de M. Jules Rimet, président de la Fédération Française et de la Fédération Internationale de football.

A 16h précises, les deux formations font leur entrée sur le terrain et s'alignent devant les tribunes pour la présentation des équipes. Cinq minutes plus tard, Gueugnon gagne le toss et l'arbitre international M. Boes donne le coup d'envoi.

Les orléanais qui semblent décidés à marquer au plus vite débutent en trombe et obtiennent un coup franc botté par Vandooren et arrêté avec élégance par BONAMY. Les réactions gueugnonnaises sont hésitantes et le plus souvent contrées par l'entraineur adverse qui relance sans cesse ses avants, se portant lui même en milieu de terrain. Mais ses hommes tergiversent et les arrières forgerons en profitent pour intervenir avec autorité. Moment d'émotion à la 8e quand l'avant centre Allard seul devant BONAMY expédie le ballon au-dessus. L'Arago joue avec plus de maîtrise et d'intensité dans ses actions et les gueugnonnais paraissent contractés; ils peinent à conserver le ballon et n'arrivent pas à prendre l'initiative des opérations. Pendant ce premier quart d'heure, on ne note qu'un seul shoot valable pour les bourguignons, puis à la 18e, coup de théâtre : MASSON lance VAN DEN et sur le centre bien ajusté qui s'ensuit, BADET s'empare de la balle et ouvre le score. Ces coéquipiers galvanisés par cette réussite attaquent sans répit et sont bien prêts d'inscrire un nouveau but. La partie s'équilibre, tour à tour des offensives bien combinées échouent sur les murs des défenses respectives. L'Arago parvient en plusieurs occasions à se rapprocher de la zone dangereuse, mais BONAMY reste maitre de la situation.

A la 31e, MASSON ouvre une nouvelle fois en profondeur pour VAN DEN qui se joue superbement de Vandooren, avant de lober avec un sang froid remarquable, Braconnier venu à sa rencontre. Le FCG mène 2-0 à la grande joie de ses supporters. Mais Orléans ne se décourage pas et réplique même immédiatement: l'ailier droit Tiffe tire de 30m, MASSON cherche à intercercepter, malheureusement il ne peut qu'effleurer la balle, qui déviée, prend BONAMY à contre-pied et ricoche dans les filets. FCG 2 – Orléans 1.

Le match devient acharné et s'apparente aux matchs de coupe les plus heurtées. Pas de brutalité, mais de chaque côté à fond, on s'engage à fond sans fioriture. Le jeu est toujours conduit à vive allure, l'Arago maintient son étreinte et cherche par tous les moyens à égaliser. L'instant est des plus critiques pour la défense forgeronne qui ferme le verrou devant la cage de BONAMY. Désormais, malgré d'incessants efforts de l'adversaire, plus rien ne passera jusqu'à la mi-temps.

Les deux équipes reviennent sans se presser sur la pelouse et elles peinent à retrouver la cadence. Le premier fait méritoire est à mettre à l'actif de VAN DEN, qui gêné par Vandooren, ne peut ajuster son tir. L'Arago semble se ressentir des efforts du début de match, et malgré les encouragements permanents du "grand Jules", les orléanais se montrent moins entreprenants.

Tour à tour, VAN DEN, André puis Edmond CHURLET, touchés et souffrants de crampes se font soigner. André CHURLET passe à l'aile droite et OGIBA le remplace en défense. Dès lors, obéissant à la consigne reçue, les hommes de PERPERE se replient, ne laissant opérer que leurs avants de pointe. Orléans force considérablement l'allure devant une défense qui ne cesse de repousser. Gueugnon s'affole un peu puis reprend sa maîtrise, mais éprouve de la peine à s'emparer d'une balle que semble monopoliser les orléanais. Devant l'inefficacité de leurs avants, les demis et même les arrières visiteurs viennent à la rescousse. Les forgerons subissent un véritable siège, mais le verrou bourguignon est bien en place et la défense s'avère intraitable. Sur une rapide contre attaque, René CHURLET grille la défense adverse et se présente seul devant Braconnier, mais son tir frôle le montant.

Dans le dernier quart d'heure, Vandooren rameute ses troupes et passe lui-même avant centre pour forcer la décision. Les minutes deviennent éprouvantes, Gueugnon s'acharne à préserver son maigre avantage. André CHURLET boite, son frère Edmond atteint de crampes est étendu sur la touche; SAROT malgré une cheville abîmée fait preuve d'un grand courage et fait la loi dans le jeu de tête. A la dernière minute, Orléans obtient un corner et toute l'équipe se porte à l'attaque. Dans la confusion, un tir violent mais mal cadré sort au grand désespoir des orléanais. L'arbitre consulte sa montre et siffle la fin de la partie, consacrant la victoire du FC GUEUGNON.

Aussitôt, tous les gueugnonnais, joueurs et spectateurs clament leur joie sur la pelouse. Les joueurs sont portés en triomphe au milieu d'un enthousiasme indescriptible. Après que Jules Rimet ait remis le trophée au capitaine André CHURLET, les gueugnonnais effectuent un tour d'honneur, François GODOT et le fanion en tête.

C'est une victoire méritée, due à une énergie extraordinaire déployée tout au long de la partie. Même pendant les moments difficiles, l'équipe de PERPERE s'affirma supérieure, car son jeu, peut-être pas très étudié a le mérite d'être direct et efficace. D'autre part, les joueurs font preuve d'une puissance athlétique peu commune.

Le FC GUEUGNON est champion de France, et la Bourgogne peut être fière de voir son champion enlever le titre national.